Julieta

Cannes 2016, en compétition |
de Pedro Almodóvar
avec Emma Suárez, Adriana Ugarte, Daniel Grao, etc.

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Refermant la parenthèse un brin futile des «Amants passagers», Pedro Almodóvar renoue avec les grands portraits de femmes, dont nous ressortons la gorge nouée, en toute intelligence! Pour son vingtième long-métrage, le réalisateur de «Parle avec elle» a adapté, en les mixant, trois nouvelles de la formidable romancière canadienne et Prix Nobel Alice Munro, tirées du recueil «Fugitives» qu’elle a publié en 2004… A la veille de quitter Madrid pour s’installer au Portugal avec son amant Lorenzo, Julieta rencontre par hasard l’amie d’enfance d’Antía, sa fille unique, qui n’a plus donné de nouvelles depuis douze ans. Elle apprend ainsi qu’elle vit en Suisse et est mère de trois enfants. Rattrapée par tout un passé, dont elle s’était pourtant défaite avec une facilité déconcertante, Julieta décide de rester à Madrid et commence à écrire à sa fille…

Comme nombre de grands cinéastes avançant en âge, Almodóvar semble désormais viser à l’épure, ne conservant du mélodrame que ses arêtes les plus vives. Même s’il s’éloigne des séductions baroques de ses débuts, il n’en continue pas moins de sonder l’âme féminine au plus profond. Venant de la part d’un créateur qui jure ne jamais s’être identifié à une figure masculine, quoi de plus légitime?
Espagne, 2016, couleur, 1h39, programme n°205 et programme n°06