«Je t’aime, je t’aime!»

Caméra-stylo, programme n°82 |

En 1895, la projection du premier baiser cinématographique entre John C. Rice et May Irwin déchaîne les fureurs de la presse et des ligues bien-pensantes. En dépit de ces réactions, la fameuse scène d’amour obtient droit de cité et ne quittera plus nos écrans. A ce propos, on raconte que les acteurs des films d’amour muets «standard» disaient souvent n’importe quoi durant les prises, l’important était qu’ils parlassent en bougeant bien les lèvres pour justifier les intertitres rapportant la teneur exacte de leurs dialogues! Faisait exception à cette liberté d’expression la phrase mythique «je t’aime» qu’ils se devaient de prononcer, parce que le public la guettait littéralement sur leurs lèvres, pour la «lire» avec délice, tel un malentendant!

L’amour n’est pas aimé

Dans les années cinquante, un spécialiste un brin suicidaire s’est lancé dans l’entreprise de sa vie en voulant répertorier tous les films dits d’amour. La rumeur rapporte qu’il n’a pas pu arriver à ses fins avant… sa mort! C’est dire si ce sujet «universel» a hanté et hante encore les cinéastes. Relevons cependant que les grands metteurs en scène nous montrent pour la plupart que l’«amour n’est pas aimé» où qu’il s’agit d’une maladie dont on ne guérit guère… Comme le prouvent les neuf films présentés par Passion Cinéma.

Vincent Adatte