Il Divo

Prix du Jury à Cannes 2008, le quatrième long-métrage du cinéaste italien Paolo Sorrentino est un biopic au vitriol sur le politicien Giulio Andreotti. Sept fois président du Conseil et vingt-et-une fois ministre, «Il Divo» Andreotti, aujourd’hui âgé de 90 ans, a été durant cinq décennies l’artisan des collusions entre l’Etat, la Mafia et le Vatican. Impliqué dans des assassinats de journalistes et de juges, sénateur à vie depuis 1991, il représente à lui seul la déliquescence du pays. Grâce à l’acteur Toni Servillo qui incarne le vieillard tel un automate antique et une bande-son déjantée qui mixe le classique et la techno, Sorrentino revisite le film politique italien des années soixante avec une audace formelle saisissante: multipliant les cadres en autant de miroirs et les travellings dans des lieux fermés, le réalisateur révèle avec dérision le machiavélisme et la solitude de l’inoxydable Andreotti.

Studiocanal

Article écrit par Raphaël Chevalley et paru dans les quotidiens L’Express et L’Impartial