Hérédité

Passionné de films d’épouvante depuis l’enfance, formé à l’American Film Institute Conservatory de Los Angeles, Ari Aster s’est fait remarquer en 2011 avec «The Strange Thing about the Johnsons», un court-métrage choc qui met en scène un père abusé par son propre fils… Avec «Hereditary» (titre original), son premier long-métrage présenté la semaine dernière en compétition au Neuchâtel Fantastic Film Festival (NIFFF), ce jeune cinéaste new-yorkais a réussi un must horrifique et spiritiste, entre «L’exorciste» et «Rosemary’s Baby»: un film sous tension, tout en finesse, qui allie le genre au drame familial sans faire sursauter.

Sculptrice de maquettes miniatures, Annie Graham habite une grande maison perchée dans la forêt avec son mari et ses deux enfants. Suite à la mort de sa mère, elle découvre qu’ils sont victimes d’un sort sinistre inéluctable. Le doute s’installe et la famille se fracture… Avec le concours d’acteurs d’une grande justesse, à commencer par l’Australienne Toni Collette, Ari Aster nous conte un drame familial qui exprime les émotions liées au deuil et à l’angoisse de la perte d’un proche. Procédant par petites touches de terreur, le cinéaste révèle peu à peu l’ambiguïté psychologique de ses personnages et instaure crescendo un malaise que le rythme du film ne fait que renforcer. Dès lors, au moment où le fantastique s’insinue complètement dans la maison, la tension atteint son paroxysme et procure au spectateur tout le plaisir de l’horreur!

Hereditary
de Ari Aster
Etats-Unis, 2018, 2h06