Fucking Amål

de Lukas Moodysson |
avec Alexandra Dahlström, Rebecca Liljeberg, Erica Carlson, etc.


Rassurons les profanes en matière d’anglais «vernaculaire», Åmål est le nom d’une bourgade suédoise sise à quelques kilomètres de Stockholm où les jeunes s’ennuient passablement… Du moins dans le premier long-métrage du cinéaste suédois Lukas Moodyson! Avec une belle sensibilité, le futur auteur de «Together» (2000) filme la chronique ordinaire de premiers émois amoureux (soi-disant) destabilisants: ado réservée, introvertie diraient les psychologues de service, la discrète Agnès s’éprend de Elin, une jeune fille du genre tonique qui constitue donc plutôt son contraire. Franchement branchée sur les garçons qui le lui rendent bien, Elin va céder passagèrement aux timides avances d’Agnès, récoltant l’indignation (ou le mépris) de ses petits amis… Co-produit par Zentropa, la société de production du Danois Lars von Trier, «Fucking Åmål» n’est pas un film «dogma» même s’il feint de respecter quelques principes de la chartre édictée par Von Trier et consorts (caméra portée, lieux réels, etc.). Pour saisir cet instant de vérité où les élans du cœur démantibulent des corps adolescents déjà bien trop policés, Moodysson met en scène un «après» et un «avant» (la révélation) qui enfreint avec bonheur la règle de continuité de temps chère aux «dogmatiques».
Suède, 1998, couleur, 1h30; programme n°104