Fenêtre sur cour

de Alfred Hitchcock
avec James Stewart, Grace Kelly, Thelma Ritter, Raymond Burr, etc.


L’argument du plus grand film jamais réalisé par Hitchcock est presque banal: un photographe sportif joué par James Stewart est immobilisé dans son appartement new-yorkais. Une jambe dans le plâtre, L.B. Jeffries, dit Jeff, passe son temps à épier ses voisins avec son téléobjectif. De temps à autre, Jeff a la visite de Lisa Fremont (Grace Kelly) qui profite de son infirmité passagère pour essayer de lui imposer ses rêves de mariage bourgeois. Réduit à l’impuissance, il sacrifie de plus en plus fréquemment à une pulsion voyeuriste.

A force de scruter la comédie humaine qui se joue sur les fenêtres d’en face, Jeff remarque quelques détails suspects. La femme handicapée d’un des locataires disparaît un jour de son champ visuel. Et si son mari excédé avait fini par la tuer… De prime abord, Hitchcock nous laisse croire que son protagoniste prend ses désirs pour la réalité, qu’il exprime le sentiment de frustration que lui inspirent sa situation et, plus secrètement, sa peur, légitime, de s’engager… Avec le génie qui le caractérise, Hitchcock joue sur les deux tableaux, le suspense et la réflexion. De toute l’histoire du cinéma, l’admirable «Fenêtre sur cour» est sans doute l’un des films qui donne le plus à penser au spectateur, jusqu’au vertige!
REAR WINDOW, 1954, Etats-Unis, couleur, 1h52, programme n°131