Et les mistrals gagnants

Née à Paris, journaliste puis auteure de «Deux Petits Pas sur le sable mouillé» et «Une Journée particulière», qui racontent l’histoire de sa fille Thaïs, décédée à l’âge de deux ans d’une maladie incurable, Anne-Dauphine Julliand s’est tournée vers le cinéma pour réaliser «Et les mistrals gagnants», un film sur la résilience d’enfants souffrant de maladies rares.

Camille, Ambre, Charles, Imad et Tugdual ont entre six et neuf ans. Ils sont gravement malades, mais vivent chaque instant envers et contre tout. Avec une grande sensibilité, Anne-Dauphine Julliand restitue leur mélange fascinant de lucidité et d’insouciance. «Ce n’était pas pour mettre le doigt sur la maladie, ou la décrire. Ce qu’il y a d’incroyable chez les enfants malades par rapport aux adultes, c’est qu’ils ne changent pas leur conception de la vie. Ils n’ont pas envie d’être malade, trouvent ça difficile et en ont souvent marre, mais la joie de vivre, le rire, le jeu restent intacts», déclarait la cinéaste lors d’une avant-première bondée.

Pour son premier film, la cinéaste a su placer sa caméra à hauteur d’enfant, «pour qu’ils sachent quand ils étaient filmés, pour qu’ils connaissent le point de vue. Je voulais qu’ils sachent en permanence ce qu’il se passait pour qu’ils soient aussi maîtres de cette réalisation, pour maintenir une relation de confiance. Et malgré la maladie ou les difficultés physiques, ils cavalaient dans tous les sens, comme tous les enfants!» Si son documentaire se révèle sans pathos et ranime l’enfance qui sommeille en chaque spectateur, on regrette qu’Anne-Dauphine Julliand n’ait pas trouvé de véritable enjeu dramatique hors la maladie et la chanson de Renaud du titre, ce qui lui aurait permis de franchir un pallier cinématographique supplémentaire…

de Anne-Dauphine Julliand
France, 2017, 1h19