«Erreurs de jeunesse?»

Programme n°228 |

Du 27 mars au 30 avril, Passion Cinéma prend le pouls de la jeunesse à travers huit films projetés en grande première, qui interprètent chacun à leur manière les mouvements ordonnés et désordonnés des nouvelles et plus anciennes générations.

Erreurs de jeunesse?

Il faut bien que jeunesse se passe, s’exclamait-on jadis pour excuser les aspirations «naïves» des jeunes générations. A l’heure où les adolescentes et les adolescents manifestent pour la survie de notre planète, ce genre de suffisance n’est heureusement plus de mise, en regard du changement de paradigme protestataire que l’on connait actuellement. Il ne s’agit plus «d’interdire d’interdire» ou que «l’imagination prenne le pouvoir», mais plutôt de dénoncer le réchauffement climatique comme «un crime contre l’humanité», dont on connaît fort bien les auteurs et les complices (nous tous ou presque).

Sismographe imparable

Sismographe imparable de nos contradictions et espérances, le septième art a toujours voué au temps indicible de la jeunesse une attention très particulière. Les titres qui sont liés à cette thématique sont innombrables, au point qu’une (immense) cinémathèque particulière pourrait lui être entièrement consacrée. Y figureraient à coup sûr des chefs-d’œuvre comme «Zéro de conduite» (1933) de Jean Vigo, «Rebel without a Cause» (1955) de Nicholas Ray, «Les Quatre Cents Coups» (1959) de François Truffaut, «Contes Cruels de la jeunesse» (1960) de Nagisa Oshima, «Kids» (1990) de Larry Clark, «Fish Tank» (2009) d’Andrea Arnold, «Divines» (2016) de Houda Benyamina, et tant d’autres encore!

Films propitiatoires

En huit films, Passion Cinéma témoigne que le cinéma persiste bienheureusement à vouloir jouer les auspices, en s’essayant par films interposés à interpréter les mouvements ordonnés et désordonnés de la jeune génération, comme le faisaient les anciens avec le vol des oiseaux, histoire de ne pas trop s’effrayer du futur. Tirée de l’actualité cinématographique, cette sélection qui emprunte à des genres très divers décrit assez bien, croyons-nous, le trouble que nous inspire notre époque où l’engagement juvénile peut revêtir moult aspects, dont certains hélas très mortifères, ainsi qu’en atteste par exemple «L’Adieu à la nuit» d’André Téchiné.

Vincent Adatte