Douleur et Gloire

Cannes 2019, Compétition officielle

de Pedro Almodóvar
avec Antonio Banderas, Asier Etxeandía, Leonardo Sbaraglia, etc.

Président du Jury de la précédente édition du Festival de Cannes, Pedro Almodóvar renoue avec les joies mélangées d’une sélection en compétition, dont il avait déjà eu les honneurs à quatre reprises: en 1998 («Tout sur ma mère», Prix de la Mise en scène), 2006 («Volver»), 2011 («La piel que habito») et 2016 («Julieta»). Almodóvar, qui fêtera ses septante ans en septembre prochain, a dit de son vingt-et-unième long-métrage qu’il raconte «la biographie de quelqu’un qui pourrait bien être lui-même».

Alter ego épuisé du cinéaste, Salvador Malo (Antonio Banderas) est perclus de douleurs et peine à se remettre au travail. Invité à montrer l’un de ses premiers films à la Cinémathèque de Madrid, il tente de renouer avec son acteur principal dont il avait dit à l’époque pis que pendre. Cette tentative, qui lui donne l’occasion d’apprécier les vertus dangereusement curatives de l’héroïne, fait remonter tout un passé, jusqu’au tout premier désir que le réalisateur assimile de façon merveilleuse à une insolation foudroyante pour l’enfant qu’il était alors, du moins c’est ce que sa mère (Penelope Cruz) a cru à l’époque… Par l’entremise de son personnage et le biais d’un scénario d’une intelligence rare, le cinéaste ibère nous délivre son film le plus apaisé, comme réconcilié avec lui-même et tous les êtres chers (dont sa maman) qu’il aura vampirisés pour et par son cinéma.

DOLOR Y GLORIA, Espagne, 2019, couleur, 1h53, programme n°229