de Mike Newell |
avec Al Pacino, Johnny Depp, Michael Madsen, Bruno Kirby, James Russo, etc.
A l’annonce de Johnny Depp comme second rôle dans «Donnie Brasco», Al Pacino déclare tout de suite: «C’est une star». Sans équivoque, Depp ne va pas démentir son maître, le succès du film tenant d’abord à l’élégance du couple qu’il forme avec Pacino. Mike Newell, après «quatre mariages et un enterrement» leur accorde en effet toute la place qu’ils méritent: Al Pacino (Lefty) confirmant le rôle du caïd italo-américain qu’il a déjà incarné à multiples reprises avec brio; Depp (Donnie) interprétant de main de maître un jeune agent du FBI chargé de s’infiltrer dans l’hermétique société mafieuse de New York. Alliant la fougue et le charme d’une jeunesse (révélés dans «21 Jump Street») avec la maturité et l’aisance obtenues dans ses succès cinématographiques précédents — «Cry-Baby» (1990), «Arizona Dream» (1993) et «Dead Man» (1995), Depp plonge progressivement son personnage dans une eau trouble: les notions de loyauté, de respect, de justice s’entremêlent progressivement pour former un être hybride déchiré entre le monde policier et son univers quotidien. Donnie Brasco est un être complexe, à l’image de l’ancienne taupe Joe Pistone — le film s’inspire de son histoire véridique — qui 19 ans après son infiltration parle toujours avec un fort accent italien et garde certaines manières du milieu.
Etats-Unis, 1996, couleur, 2h05, programme n°83
