Difret

A voir jeudi 23 mars 2017 à 23h40 sur RTS Un |

Jusqu’à ce jour, l’histoire du cinéma éthiopien se résumait au seul nom d’Haile Gerima, auteur de quatre films majeurs, dont l’indicible «La Récolte de trois mille ans» (1976). Il faudra désormais lui ajouter celui du réalisateur et écrivain Zeresenay Berhane Mehari. Formé aux Etats-Unis, tout comme Gerima, Mehari signe avec «Difret» un premier long-métrage de fiction d’une puissance émotionnelle rare!

En langue amharique, le mot «difret» possède un double sens. Dans son usage le plus courant, il signifie «courage» ou «oser», mais il peut aussi sous-entendre «le fait d’être violée». Inspiré de faits véridiques qui, en 1996, ont ébranlé la société éthiopienne tout entière, «Difret» commence en rase campagne: rentrant de l’école, Hirut Assefa (Tizita Hagere), une jeune fille âgée de quatorze ans, est enlevée par un groupe d’hommes armés à cheval. Dans la mêlée, elle s’empare du fusil de l’un de ses ravisseurs et abat celui qui voulait la marier de force. Arrêtée, Hirut passe alors en tribunal sous l’arbre à palabres. Confrontée à des juges exclusivement masculins, elle risque la mort selon le droit coutumier.

Une jeune et brillante avocate venue d’Addis-Abeba se voue alors corps et âme à la sauver de la peine capitale, en plaidant la légitime défense. Elle aussi issue d’un milieu rural, Meaza Ashenafi (Meron Getnet) n’est pas sans savoir que la pratique de l’enlèvement et du viol avant le mariage est considérée comme une tradition en Ethiopie…

de Zeresenay Berhane Mehari
Ethiopie / Etats-Unis, 2014, 1h39