Couleurs de l’incendie

Acteur prolifique, Clovis Cornillac mène de concert une carrière de réalisateur plutôt attachante avec des titres comme «Un peu, beaucoup, aveuglément», «Belle et Sébastien, le dernier chapitre» et «C’est magnifique!». En adaptant le deuxième volet de la trilogie que l’écrivain Pierre Lemaitre a consacré aux années d’avant-guerre (après «Au revoir là-haut»), il réalise sans conteste son film le plus ambitieux… Paris, février 1929, Madeleine Péricourt (Léa Drucker) hérite de la fortune amassée par son père banquier. Refusant les avances de Gustave (Benoît Poelvoorde), son fondé de pouvoir corrompu, elle s’expose à ses combines financières qui ont tôt fait de la ruiner. Plutôt que de s’apitoyer sur son sort, Madeleine va alors ourdir une vengeance magistrale avec l’aide de son chauffeur (C. Cornillac)… Témoignant d’un sens aigu du romanesque, qui réussit à nous faire oublier l’académisme parfois pesant de sa mise en scène, le réalisateur renoue avec les grandes fresques historiques d’antan, en leur rajoutant une pointe de féminisme bienvenue.

de Clovis Cornillac
France, 2022, 2h14