Contagion

Venise 2011, ouverture |
de Steven Soderbergh |
avec Matt Damon, Laurence Fishburne, Marion Cotillard, etc.

Réalisateur prolifique dont la patte d’auteur caractérise ses superproductions, Steven Soderbergh s’attaque aujourd’hui avec brio au premier film pandémique faisant écho aux «ravages» de la grippe A H1N1. Dans la veine de «Traffic» (2000), le cinéaste a choisi une structure aux points de vue multiples, qui lui permet de scruter la complexité d’une telle catastrophe à l’échelle mondiale. Suivant les parcours d’une dizaine de personnages, de Tokyo à Hong Kong en passant par Chicago et Genève, il met en scène la mécanique froide et la rigueur inhumaine avec laquelle l’administration gère cette crise, alors que se meurent des millions de personnes. Disséminant quelques soudaines montées d’angoisse et de paranoïa autour de la transmission virale par simple toucher, le cinéaste évite pourtant les rebondissements en pagaille dévolus à ce genre de productions. Usant à nouveau d’un parti pris anti-spectaculaire, il s’attache à la description quasi clinique des événements: les aéroports sont déserts, les détritus s’amoncellent dans les rues, l’armée est en état d’alerte, les fosses communes se multiplient… Bref, c’est tout l’ordre social qui vacille! D’autant plus que les manipulations étatiques et les mensonges des groupes pharmaceutiques sont rapidement mis à mal par un blogueur arriviste, dont le rôle n’est pas sans évoquer Julian Assange, le cofondateur de Wikileaks. Et si Internet était au service de la vérité?
Etats-Unis, 2011, couleur, 1h46, programme n°171