Berlin 2012, en ouverture de la compétition «Génération» |
Visions du Réel 2012, en compétition | Soleure 2013, Panorama |
de Olivier Zuchuat
En 2008, le cinéaste documentaire suisse Olivier Zuchuat nous avait sidérés avec «Au loin des villages», qui décrivait l’attente désespérée de rescapés des tueries du Darfour. Avec «Comme des lions de pierre à l’entrée de la nuit», il récidive aujourd’hui en nous offrant un nouveau chef-d’œuvre d’intégrité cinématographique… Entre 1947 et 1951, la petite île grecque de Makronissos a abrité un véritable camp de concentration où ont été enfermés et torturés près de quatre-vingt milles communistes, sur ordre du régime autoritaire du roi Paul, avec la bénédiction des Etats-Unis. Parmi les déportés, figuraient des poètes, des cinéastes, des musiciens (dont Mikis Theodorakis). Aujourd’hui, il n’y a plus que des ruines insignifiantes à Makronissos, décrétée en 1989 monument de la Guerre civile par Melina Mercouri, alors ministre de la culture. Par le biais de travellings hypnotiques, Zuchuat arpente ce qui reste du camp et ressuscite ses fantômes grâce à une bande-son d’une force inouïe, offrant un contrepoint saisissant aux images. S’y affrontent les textes de «rééducation» hurlés jour et nuit par haut-parleurs et la parole intime, irréductible, des poètes Yannis Ritsos, Tassos Livaditis et Menelaos Loudemis, qui ont résisté à l’anéantissement en écrivant envers et contre tout!
Suisse / France, 2012, couleur, noir et blanc, 1h27, programme n°181
