Clean

En première vision |
Cannes 04, Prix d’interprétation féminine |
de Olivier Assayas |
avec Maggie Cheung, Nick Nolte, Béatrice Dalle, Emmanuelle Devos


Ancien critique, Olivier Assayas a été formé à l’«école» de la cinéphilie. Ce cinéaste d’importance est aussi un amateur de rock dont il a fait le sujet de son premier film, «Désordre», tourné en 1986. Neuf longs-métrages plus tard, dont notamment une incursion réussie dans le genre historique, «Les destinées sentimentales» (2000), et un film culte sur une «cyber-pornographie» mortifère, «Demonlover» (2002), Assayas renoue avec l’inspiration musicale de ses débuts pour nous délivrer un portrait de femme saisissant… Mère d’un enfant, Emily Wang est la femme d’un chanteur de rock sur le déclin. Ce dernier meurt des suites d’une overdose. Elle aussi toxicomane, Emily est accusée d’avoir fourni la dose mortelle. Condamnée à une peine de prison, elle voit les parents de son défunt mari obtenir la garde de son fils. A sa libération, Emily revient à Paris, animée par la volonté de devenir «clean», seul moyen de récupérer son fils… Accompagné par les sonorités particulières de Tricky et Brian Eno, ce récit abrupt d’une rédemption très peu canonisable frappe au cœur par son authenticité. Dans le rôle de la mère (et veuve) soi-disant indigne, l’actrice chinoise Maggie Cheung («In the Mood for Love»), atteint à des sommets de fragilité autodestructrice et n’usurpe en aucun cas le Prix d’interprétation féminine que lui a décerné le jury du dernier Festival de Cannes.
France, 2004, couleur, 1h50, programme n°126