Capharnaüm

Nadine Labaki a grandi au Liban pendant la guerre civile. Créatrice de clips musicaux issue du monde de la pub et de la télévision, elle s’est fait connaître au cinéma avec «Caramel», qui entrecroise les trajectoires de cinq femmes dans un salon de beauté de Beyrouth. Après «Et maintenant, on va où?», une fable tragi-comique dans un village déchiré entre chrétiens et musulmans, l’actrice et réalisatrice s’est immergée dans le quotidien des enfants des rues de son pays. Elle en a tiré «Capharnaüm», un film aussi touchant que criant de vérité.

Dans une salle d’audience, un petit garçon prénommé Zain déclare sa volonté de porter plainte contre ses parents pour l’avoir mis au monde. Débutant par cette scène-clé, qui dit toute la misère du gamin, le film opère ensuite un flashback sur le parcours de cet enfant des rues qui trouve refuge chez une réfugiée clandestine et son bébé, sous un toit de tôle ondulée… Tourné avec des actrices et acteurs non-professionnels trouvés dans les bidonvilles lors de castings sauvages, «Capharnaüm» redonne leur dignité aux exclus d’une société inhumaine, en appariant film noir et réalisme documentaire. Bouleversant et indispensable!

de Nadine Labaki
Liban/France, 2018, 2h03