Buongiorno, notte

En grande première suisse | Compétition Festival de Venise 2003 |
de Marco Bellocchio |
avec Maya Sensa, Luigi Lo Cascio, Roberto Herlizka, Pier Giorgio Bellocchio, etc.


Au seuil des années soixante, une nouvelle génération de cinéastes italiens remarquable a brillé de mille films… Au jour d’aujourd’hui, maints de ses représentants ont trépassé ou ont pris une retraite plus ou moins forcée (Berlusconi oblige). Exit donc les frères Taviani, Sergio Leone, Elio Petri, Francesco Rosi, Mario Monicelli, Marco Ferreri et autres Dino Risi… Seul Marco Bellocchio résiste encore (épaulé de manière plus épisodique par son camarade Bernardo Bertolucci). Après le très grinçant et profond «Sourire de ma mère» (2001), qui racontait le désarroi d’un fils opposé (à juste titre) à la béatification de sa mère, Bellocchio signe avec «Bongiorno, notte» une œuvre d’une densité rare. Librement adapté du livre d’Anna Laura Braghetti, son dernier film en date retrace la séquestration et l’assassinat d’Aldo Moro (dont on découvrit le corps le 9 mai 1978) par les Brigades rouges. Avec une précision qui n’épargne personne, Bellocchio montre comment Moro, catholique pratiquant, dut se résoudre à se préparer à la mort, abandonné de tous. Dans le même temps, le cinéaste décrit sans aucune complaisance la dérive mortifère d’une certaine conception de l’engagement… Un grand film, indispensable et salutaire.
2003, Italie, couleur, 1h46, programme n°118