Bouge pas, meurs, ressuscite

de Vitali Kanevski |
avec Dinara Drukarova, Pavel Nazarov, Yelena Popova, Valeri Ivchenko, etc.

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      Cannes 1990: le premier long métrage du russe Vitali Kanevski tourneboule les rétines blasées des festivaliers. «Bouge pas, meurs, ressuscite» est propulsé par un sentiment d’urgence tel que l’on se demande alors si Kanevski — 55 ans — ne va pas être le cinéaste d’un seul film!
      Autobiographie à peine déguisée d’une enfance volée, «Bouge pas, meurs, ressuscite», filmé comme on gifle, retrace le destin de Valerka, un enfant forcément précoce car né dans l’univers absurde d’un goulag sibérien millésimé 1947. Englué dans un noir et blanc poisseux, l’alter ego du cinéaste se démène comme un diable pour survivre dans une humanité grouillante, violente, et révélée, pour la première fois, comme le revers horrifiant des foules savamment ordonnées par la propagande stalinienne des années cinquante.
      Pour attester de la nature autobiographique de cet ovni cinématographique, Kanevski, en fin de film, se montre à l’œuvre; dirigeant avec une véhémence révélatrice une mère pleurant sa fille — Galia, l’amie de Valerka, fauchée par une balle perdue.

      ZAMRI, OUMI, VOSKRENI, Russie, 1990, 1h45, noir et blanc; programme n°16