Bellissima

de Luchino Visconti |
avec Anna Magnani, Tina Apicella, Walter Chiari, Alessandro Blasetti, etc.

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    Dans un quartier pauvre de Rome, une mère — superbement incarnée par Anna Magnani — veut faire gagner à sa fille Maria un concours organisé par une compagnie cinématographique pour désigner «la plus belle fille de Rome». La mère se saigne au quatre veines pour cela, et parvient enfin à faire passer sa fille devant la caméra. Sur l’écran, Maria, filmée pendant son bout d’essai, est présentée comme une gamine ridicule qui déclenche l’hilarité générale: ce qui lui vaut d’être choisie! Alors que la mère obtient enfin le contrat d’engagement pour sa fille, elle renonce à laisser sa petite fille au main du cinéaste. Mettant en opposition le monde moderne et la société traditionelle, Bellissima évoque aussi de manière cinglante l’univers du cinéma, monde merveilleux qui se révele déplorable — au point que le réalisateur Alessandro Blasetti, qui jouait son propre rôle dans le film, s’en est offusqué. La révolte de Maddalena, son refus de la compromission, préfigure l’attitude des héros viscontiens ultérieurs; mais Bellissima est le seul film de Visconti qui débouche sur une conclusion optimiste. La beauté de cette fillette est ici saisie par hasard, comme une révélation finale, alors que la mère découvre la pureté du lien filial qui n’a pas encore été brisé et ne le sera pas. Elle a découvert la beauté de sa fille: la beauté de l’amour de sa mère.

    Italie, 1951, noir et blanc, 1h30; programme n°31

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