Batman

de Tim Burton |
avec Michael Keaton, Jack Nicholson, Kim Basinger, Robert Wuhl, Jack Palance, Pat Hingle, Michael Gough, etc.

    batman_WEB

    Né en 1939 sous la plume du bédéaste Bob Kane, Batman est un des rares «super-héros» à n’être qu’un «humain», gentil milliardaire de jour, justicier vengeur de nuit. Selon la légende, c’est en voyant ses parents se faire tuer sous ses yeux, au sortir d’un cinéma qui projetait Le signe de Zorro de Fred Niblo, que le petit Bruce Wayne, 10 ans, décidera de devenir Batman. Choisissant le comédien Michael Keaton pour le rôle-titre (un contre-emploi absolu), Tim Burton en fait un schizophrène, étranger dans son propre corps. Double est aussi son ennemi, le Joker, dont le maquillage clownesque, le sourire forcé (souvenir d’une blessure) et le goût pour l’art rendent indéfinissables ses motivations. Batman et le Joker portent inscrite dans leur chair l’expression de leur passé. De fait, sous ses allures de grand spectacle, «Batman» est un film sur la mémoire. Mémoire collective, tout d’abord: procédant par collages de références, de formes, le cinéaste (re)visite par exemple toute la culture de l’image du siècle (expressionnisme, pop-art, etc.). Mémoire individuelle, ensuite: derrière sa carapace de chauve souris, Batman se masque le drame originel qui, pourtant, le constitue.

    Etats-Unis, 1989, couleur, 2h06; programme n°38