Bashu, le petit étranger

de Bahram Beizai |
avec Sussan Taslimi, Parvis Pourhosseini, Adnan Afravian, Farokh-Lagha Hushmand, etc.


Auteur à ce jour d’une dizaine de longs-métrages tous plus remarquables les uns que les autres, Bahram Beizai reste pourtant un cinéaste méconnu en dehors de l’Iran. Au plus fort de la guerre opposant l’Irak et l’Iran, le petit Bashu voit toute sa famille décimée par un bombardement. Laissé à lui-même, il saute dans un camion qui l’emmène très loin de sa terre d’origine, près de la Mer Caspienne. Là-bas, il se confronte parfois durement à des gens très différents, qui parlent une autre langue, jusqu’au jour où une mère, qui sait tous les cris des animaux, lui ouvre son cœur et l’apprivoise… S’il est un film destiné à tous les enfants, c’est bien celui-là (malgré les sous-titres), car ils y découvriront une fable sublime sur l’acceptation de l’autre. Les plus grands seront saisis par la beauté et l’intelligence du cinéma de Beizai. Certaines séquences sont littéralement inoubliables, comme celle qui nous fait découvrir Bashu endormi, noir de fumée, noir de peau… Il n’y a pas un plan de trop, pas la moindre parole superflue, dans cet appel lucide à l’ouverture, qui passe par une reconnaissance authentique de notre propre altérité.
BASHU, GHARIBEH KOUCHAK, Iran, 1990, couleur, 2h; programme n°87

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