Bashu, le petit étranger

IRAN
de Bahram Benzai |

    bashu_WEB

      «Bashu» commence par un éclair de cinéma, une Apocalypse guerrière — terrible souvenir du conflit Iran-Irak. En mois de temps qu’il faut pour le lire, tout a explosé: le village de Bashu est rasé, sa mère périt dans les flammes et son père est englouti par la terre. L’enfant fuit seul, à l’autre bout du pays. Recueilli par une mère au mari toujours absent, il réapprend à vivre, à parler — une autre langue; mais il connaît aussi la haine qu’inspire sa peau trop sombre, la terreur que déclenche chaque avion qui passe. Au rythme saccadé d’une mémoire qui se sou­vient, refoule, lutte ou suspend son cours, «Bashu» est un film étonnant de rigueur formelle, de tension dramatique, et un cri — symbolique — pour la tolérance et la paix.
      BASHU, GHARIBEH KOUCHAK, Iran, 1989, 2h, couleur; programme n°5