Berlin 2016, film d’ouverture |
de Joel & Ethan Coen
avec Josh Brolin, George Clooney, Scarlett Johansson, etc.
Trois ans après «Inside Llewyn Davis», biographie pince-sans-rire d’un chanteur folk peu chanceux, les frères Coen renouent avec la comédie farceuse dans «Ave, César!», qui passe à une moulinette irrésistible les turpitudes de l’Empire hollywoodien déclinant… Dans les années 1950, Eddie Mannix (Josh Brolin) exerce pour les majors la fonction très précieuse de «fixeur», une activité qui consiste à régler très discrètement les problèmes des stars empêtrées dans des scandales risquant de ternir la réputation de leur employeur. Dès la première scène du film, le spectateur est mis au parfum en découvrant le sieur Mannix interrompre en pleine nuit une starlette sous contrat au milieu d’une séance photo bien trop déshabillée.
Après avoir démontré tout son savoir-faire en la matière, il doit démêler une affaire autrement sérieuse: alors qu’il peine sur le tournage d’un péplum, l’acteur vedette Baird Whitlock (George Clooney) est kidnappé par une mystérieuse organisation… Ex-videur dans un parc d’attraction, Mannix a bel et bien existé. Soi-disant chef de production au sein de la MGM, ce proche de la mafia n’avait pas son pareil pour escamoter le saphisme de Greta Garbo ou le priapisme galopant de Mickey Rooney. Allant régulièrement à confesse, ce prince de l’ombre maintenait sous sa coupe juges, policiers, politiciens et journalistes… Oiseaux moqueurs du star-system, les frères Coen le ressuscitent dans toute sa splendeur inquiétante!
HAIL, CAESAR! Etats-Unis, 2016, couleur, 1h40, programme n°202 – 03
