Berlin 2014, Prix du Jury |
de Robert Guédiguian
avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Jacques Boudet, etc.
C’est l’anniversaire d’Ariane. Sur son gâteau, toutes les bougies sont allumées et n’attendent plus que d’être soufflées. Mais les invités ne viendront pas. Ariane attrape ses clés de voiture et prend la direction de la ville, laissant derrière elle sa campagne et ses repères… Cette fable fantaisiste, que Robert Guédiguian décrit comme «une machine à jouer faite à toute allure», ne craint aucune exagération, en témoigne le jeu délicieusement clownesque d’Ariane Ascaride.
Paradoxalement, c’est en épurant la narration et le montage que le cinéaste atteint cet effet spectaculaire qu’on ne lui connaissait pas encore. Ce choix de mise en scène permet au disciple autoproclamé de Pier Paolo Pasolini de lancer de nombreux clins d’œil au septième art, en citant notamment «La Dolce Vita» de Fellini, «L’Evangile selon Saint Matthieu» et «Des Oiseaux petits et grands» de Pasolini, «Vivre sa vie» de Jean-Luc Godard ou encore «Cabaret» de Bob Fosse.
Après avoir exploré les arcanes du film noir («A la place du cœur», 1998), du conte («Mon père est ingénieur», 2004) et du mélodrame social («Les Neiges du Kilimandjaro», 2011), l’auteur de «Marius et Jeannette» (1997) fait montre d’une belle aisance en livrant un spectacle fascinant, à mi-chemin entre le théâtre et le cinéma avec, à la clé, un périple initiatique cousu de fils d’or!
France, 2013, couleur, 1h32, programme n°190
