Alien: Covenant

Bientôt octogénaire, Ridley Scott, bientôt octogénaire, ne se soucie plus guère de donner une véritable suite à la saga dévoreuse qui a fait sa célébrité. Pour preuve, il vient d’annuler le projet «Alien 5» confié au pourtant très talentueux Neil Blomkamp («Chappie», «District 9»). Manifestement, le bougre préfère s’adonner aux joies de la préquelle en fouaillant jusqu’à l’obsession le mystère des origines de ses immondes xénomorphes, lesquelles pourraient bien avoir partie liée avec notre «génie» scientifique!

C’est ainsi que le sieur Scott a annoncé urbi et orbi qu’il allait encore tourner quatre films censés élucider ce mystère originel, dont «Prometheus» en 2012 et aujourd’hui «Alien: Covenant» lèvent un tout petit coin du voile… Imposant, le vaisseau spatial Covenant cingle vers une planète située aux confins de la galaxie, dans le but d’y fonder une colonie. En chemin, l’équipage en découvre une autre, où les conditions atmosphériques semblent beaucoup plus idoines.

Débarquant avec armes et bagages, Eva (Katherine Waterston) et ses pairs explorent ce qu’ils imaginent à tort comme un paradis inexploré, jusqu’au moment où nos explorateurs impavides découvrent les restes du croiseur Prometheus, flanqué de son seul et unique survivant, David (Michael Fassbender), un androïde fort mal accompagné, comme il se doit.
Rallye horrifique

Partant, le cinéaste organise une variation très efficace du rallye horrifique, dont les fans identifieront sans peine les différentes étapes: du cocon à l’éclosion, en passant par des grossesses intra-humaines très peu recommandées, sans oublier les séquences désormais imposées du «facehugger» (littéralement: «étreigneur» de visage) et du «chestburster» («exploseur» de poitrine)…

Une fois encore, Scott décime donc tout un malheureux équipage, mais avec un entrain retrouvé, qui rend dès lors son ouvrage nettement plus consommable que son précédent, le très paresseux «Prometheus». L’on regrette toutefois qu’il affaiblit l’action pure en lui instillant diverses considérations pseudo-philosophiques très panpan cucul, qui feront rire sous cape tous les amateurs de l’écrivain de science-fiction Philip K. Dick, dont Scott adapta «Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?» pour en faire le «Blade Runner» que l’on sait.

de Ridley Scott
Etats-Unis / Royaume Uni, 2017, couleur, 2h02