Adieu les cons

Passé maître dans l’art de mélanger eau de rose et vitriol, Albert Dupontel («Bernie», «Le Vilain» ou «9 mois ferme») réalise des films qui lui confèrent un statut à part dans le paysage de la comédie française. Après sa remarquable adaptation du roman «Au revoir là-haut» de Pierre Lemaître, le réalisateur et acteur livre une tragicomédie tendre, qui raille notre société numérique déshumanisée, administrative et policière.

Quand Suze Trappet (Virginie Efira) apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été contrainte d’abandonner lorsqu’elle avait 15 ans. Sa quête lui fait croiser JB, un quinquagénaire en plein burnout (Albert Dupontel lui-même), et Monsieur Blin, un archiviste aveugle (Nicolas Marié), sans oublier un drôle de chasseur (Terry Gilliam en caméo)…

Avec «Adieu les cons», Dupontel délaisse sa verve acide et indécente au profit d’un humour plus tendre. A la fois drôle, sensible et mélancolique, son nouveau film dose savamment les dialogues et les cascades burlesques pour décrire la rébellion de petites gens face une société déshumanisée et anxiogène. Une tragicomédie aussi divertissante qu’intelligente.

de Albert Dupontel
France, 2020, 1h27