Burning

Adapté d’une nouvelle de Haruki Murakami, «Burning» consacre le grand retour de Lee Chang-dong, immense réalisateur sud-coréen s’il en est! Depuis le sublime «Poetry» (2010), cet écrivain passé au cinéma n’avait plus rien tourné… Après avoir été un éphémère ministre de la culture de son pays, le voilà revenu derrière la caméra, pour la plus grande joie des cinéphiles.

Simple coursier, Jongsu aspire à devenir écrivain. En faisant ses livraisons, il fait la connaissance de Haemi, une jeune femme mystérieuse, qui n’a pas son pareil pour mimer le geste d’éplucher une mandarine et de la déguster de la façon la plus sensuelle… Partant pour l’Afrique, Haemi charge Jongsu de nourrir son chat. Le jeune homme s’en acquitte, même s’il ne voit pas trace du félin.

A son retour, Haemi lui présente Ben, son petit ami très friqué et arrogant, qui a un curieux passe-temps: pyromane, il se pique d’incendier tous les deux mois une serre à l’abandon. Peu après, la jeune femme disparaît, laissant les deux jeunes rivaux face à face. Et le triangle amoureux de se transformer en un sidérant thriller existentiel!
Adepte des narrations sinueuses, Lee Chang-dong confère à son récit une ambiguité fascinante, à se demander si celui-ci n’est pas le fruit de l’imagination de son apprenti-écrivain, comme la mandarine évoquée ci-dessus ou cette Corée divisée, dont on fantasme la réunification. Sans conteste l’un des plus beaux films en compétition à Cannes cette année!

Beoning
de Lee Chang-dong
Corée du Sud, 2018, 2h28